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Vendée Globe : les skippers lorientais à la Une

Cet article est paru en octobre 2016.

Le compte à rebours avant le départ du Vendée Globe a commencé ! En attendant le Jour J, nous publions chaque vendredi les interviews croisées des skippers basés à Lorient, en lice pour l’Everest des mers. L’occasion d’en savoir un peu plus sur ces sportifs de l’extrême, à la veille de leur tour du monde en solitaire…

 

Vendredi 4 novembre / Vendée Globe J-2

Cette semaine, nous donnons la parole à Stéphane Le Diraison (team La Compagnie du Lit, Ville de Boulogne) et Jérémie Beyou (team Maître Coq).

Merci encore à eux d’avoir consacré quelques minutes d’un emploi du temps très chargé pour nous répondre.

 

 

Votre Vendée idéal, ce serait quoi ?

Stéphane Le Diraison : Ça commence par un Vendée que je termine. J’ai bien en tête les statistiques d’abandon et la difficulté de l’épreuve… Et c’est un Vendée que je termine en moins de 90 jours : c’est l’objectif que je me suis fixé. J’attends aussi de ce Vendée de prendre du plaisir, parce que préparer cette course demande beaucoup de travail et qu’il faut qu’à un moment le plaisir soit au rendez-vous.

Jérémie Beyou : Le terminer…! Devant les autres…!

 

Et votre podium idéal ? Pourquoi ?

Stéphane Le Diraison : Premier, Armel Le Cléac’h, parce que j’ai l’impression qu’au regard de son engagement dans les courses ces dernières années, ce serait mérité. Deuxième, Yann Eliès, pour ses grandes qualités de marin et pour faire la démonstration que la haute technologie, c’est bien, mais qu’on peut aussi faire de belles choses avec un bateau qui n’est pas du dernier cri. Troisième, Thomas Ruyant, pour le côté « invité surprise » sur le podium, mais aussi pour son talent et l’amitié que j’ai pour lui.

Jérémie Beyou : 1.BEYOU 2.ELIES 3.LE CLEAC’H. Ce sont deux bons amis !

 

Dans l’histoire du Vendée Globe, y a-t-il un épisode ou un skipper qui vous a particulièrement marqué ?

Stéphane Le Diraison : Alain Gautier. Je suis Lorientais, et quand j’ai appris à naviguer à Lorient, en équipage, sur des First Class 8, je regardais Alain Gautier avec beaucoup de passion. C’est de le voir, avant sa victoire sur le Vendée de 1992-1993, qui m’a donné envie de continuer à naviguer au large, en solitaire, d’évoluer en Classe Open et de faire le Vendée. Alain Gautier m’a permis de mettre une image plus précise sur un rêve.  

Jérémie Beyou : Alain Gautier, vainqueur du Vendée Globe en 1992, mon idole de cette époque !

 

 

Vendredi 28 octobre / Vendée Globe J-9 

Cette semaine, nous donnons la parole à Thomas Ruyant (team Le Souffle du Nord pour Le Projet Imagine), au Néo-Zélandais Conrad Colman (team 100 % Natural Energy) et à Tanguy de Lamotte (team Initiatives-cœur).

Merci encore à eux d’avoir consacré quelques minutes d’un emploi du temps très chargé pour nous répondre.

 

 

Qu’est-ce que vous aimeriez bien voir pendant ce tour du monde ? 

Thomas Ruyant : Une sirène (surtout), des beaux couchers de soleil et des baleines.

Conrad Colman : Des albatros dans les mers du Sud, des couchers de soleil à couper le souffle, des soirées de pleine lune avec le ciel complètement dégagé, des concurrents derrière moi...

Tanguy de Lamotte : Un iceberg.

 

Qu’est-ce que vous préféreriez ne pas voir ? 

Thomas Ruyant : Des pirates (surtout pas), des icebergs, des trop grosses tempêtes.

Conrad Colman : Des cargos, des containers ou autre objet flottant à la dérive, des baleines (elles sont belles et c'est magique mais il y a trop de risques de collision), des icebergs !

Tanguy de Lamotte : Un iceberg.

 

Qu’est-ce qui vous manquera le plus à bord ? 

Thomas Ruyant : Mon fils et un bon lit.

Conrad Colman : Ma famille, des légumes frais !  

Tanguy de Lamotte : Ma femme et mon fils.

 

Qu’est-ce qui vous manquera le moins ?

Thomas Ruyant : La télé, de laver mes chaussettes.

Conrad Colman : La foule, mon téléphone portable.

Tanguy de Lamotte : Mon téléphone.

 

A votre avis, quel sera le top 3 de vos contacts téléphoniques ? 

Thomas Ruyant : Ceux que j'ai envie d'avoir : ma femme, mon fils, mes parents. Ceux que j'aurai le plus souvent : l'organisation, la com (Tanguy et Sylvie), Lolo mon boat Captain.

Conrad Colman : Je ne passe pas beaucoup de temps au téléphone pendant la course, il y a beaucoup de bruit à l'intérieur du bateau et ce n'est pas très agréable. Les appels les plus fréquents seront : ma femme, l'organisation de la course et mon boat captain Cyril. Ma femme, car ça me fait plaisir d'entendre le son de sa voix et ça me redonne toujours le moral, l'organisation de la course pour les vacations en direct, et Cyril pour lui raconter mes dernières aventures !

Tanguy de Lamotte : Ma femme, mon boat captain, mon sponsor.

 

 

Vendredi 21 octobre / Vendée Globe J-16

Cette semaine, nous donnons la parole à Bertrand de Broc (team MACSF), et à Armel Le Cléac’h (team Banque Populaire).

Merci encore à eux d’avoir consacré quelques minutes d’un emploi du temps très chargé pour nous répondre.

 

 

Qu’allez-vous faire la veille de votre départ ?

Bertrand de Broc : Je vais voir du monde et boire quelques petits verres. Deux-trois jours avant le départ, on reçoit la famille, les amis, on se balade sur les stands... Ce n’est pas le bagne de partir pour le Vendée Globe ! Si c’était le bagne, je ne le ferais pas ! Au contraire, c’est un plaisir de pouvoir faire le tour du monde, et il faut partir le plus décontracté possible.

Armel Le Cléac’h : Je vais essayer de prendre un peu de temps pour moi. Le matin il y aura le briefing de l’organisation qui est obligatoire, l’après-midi je ferai un point sur la météo du départ, et après ce sera repos, kiné, et passer du temps avec ma famille.

 

A bord, aurez-vous un objet fétiche ?

Bertrand de Broc : Non, pas de fétichisme.

Armel Le Cléac’h : Sûrement ! Je ne l’ai pas encore mais ça ne va pas tarder. Je laisse ma femme et mes enfants s’occuper de ça. C’est souvent une petite peluche que je découvre dans le bateau, le jour du départ. C’est la mascotte surprise ! Je ne suis pas quelqu’un de superstitieux, mais c’est un lien avec mes proches et un petit compagnon de course. C’est aussi un souvenir quand la course est finie.

 

Aurez-vous un film / livre / album ou playlist de « chevet » ?

Bertrand de Broc : Je n’ai jamais regardé de film en course. Mon film c’est 360° dehors. C’est le meilleur cinéma ! Pour la musique, mon fils m’a fait une playlist il y a quatre ans avec 1600 chansons. J’ai le choix ! C’est de la musique plaisante, tranquille, avec du Lavilliers, du Higelin, Manu Chao… La moitié de français. J’aime bien emmener de la musique française parce qu’on a le temps d’écouter les paroles un peu mieux qu’à terre.

Armel Le Cléac’h : J’apporterai un bouquin ou deux, mais je n’ai pas encore choisi. Souvent, ce sont des cadeaux qu’on me fait. J’aurai aussi beaucoup de podcasts d’émissions radio sur l’Histoire ou d’émissions de variété, comme Les Grosses Têtes sur RTL. L’idée c’est d’avoir un fond sonore dans le bateau pour avoir l’impression qu’on n’est pas tout seul. C’est aussi l’occasion de rigoler en mer ! Ça m’arrive d’éclater de rire à cause d’une connerie que j’ai entendue à la radio. On se libère la tête de la course, on aère un peu tout ça…

 

 

Vendredi 14 octobre / Vendée Globe J-23

Cette semaine, nous donnons la parole à Yann Eliès (team Queguiner - Leucémie Espoir), au Suisse Alan Roura (team La Fabrique) et à Jean-Pierre Dick (team StMichel-Virbac).

Merci encore à eux d’avoir consacré quelques minutes d’un emploi du temps très chargé pour nous répondre.

 

 

Quel est le premier mot qui vous vient à l’esprit quand vous entendez « Vendée Globe » ? 

Yann Eliès : Rêve d’enfant. J’avais quinze ans en 1989 pour le premier Vendée Globe et je m’en souviens très bien. Je me souviens de la photo du départ : les bateaux qui partaient vent arrière avec leurs voiles jaunes - en kevlar - et le ciel gris noir…

Alan Roura : Rêve.

Jean-Pierre Dick : Aventure !

 

Si vous deviez vous adresser à un seul de vos concurrents avant de partir. Ce serait qui ? Pour dire quoi ?

Yann Eliès : Celui avec lequel j’ai le plus d’atomes crochus c’est Jérémie Beyou. On est vraiment de la même génération - on se connaît depuis qu’on fait de l’Optimist ! -, on a tous les deux eu nos moments de gloire, et on s’est beaucoup croisé… Je lui demanderais ce qu’il veut boire à l’arrivée parce que, comme j’arriverai avant lui, je l’attendrai pour trinquer sur le ponton (rires).

Alan Roura : Conrad Colman, pour lui dire que ça y est, on y est arrivé, après des mois passés l'un à côté de l'autre en chantier ou au ponton, nous voilà à côté sur la ligne de départ de la plus grande course au monde !

Jean-Pierre Dick : Conrad Colman : « Haere mai » avec les « crazy french men » !* 

* « Viens (en maori) avec les Français fous ! »

 

Quelle est la chose la plus importante que vous emporterez ?

Yann Eliès : Une liseuse. Sur la dernière course que j’ai faite je n’en avais pas et j’ai trouvé ça très chiant ! Ce que j’aime, c’est les romans policiers et les histoires d’aventuriers-explorateurs du grand nord, des gens qui nous font découvrir des lieux inconnus dans des milieux de montagnes et de glaces…

Alan Roura : Les petits mots et cadeaux laissés par mes proches.

Jean-Pierre Dick : Des photos de ma famille.

 

Crédits photos : Alexis Courcoux, La Fabrique, StMichel-Virbac, Jacques Vapillon, MACSF, Yvan Zedda, V. Curutchet, Pierre Bouras, Le Souffle du Nord pour le Projet Imagine, 100% Natural Energy, Pierre Le Targat, Thierry Martinez